Un lieu de vie multifonctionnel / Un habitat évolutif
L'habitat  change, il est influencé par de nouvelles logiques : familles recomposées,  mutation du travail, nouvelle gestion du temps, arrivée du multimédia… Il doit  s'adapter à l'évolution de nos modes de vie et être de plus en plus modulable.  Il faut réconcilier le plaisir et le travail, le fonctionnel et l'affectif, le  besoin d'ouverture et celui d'isolement. Cette transformation des besoins  implique une remise en cause de la conception de nos logements et de leur  aménagement. Ainsi la maison est devenue un lieu de  vie "multifonctionnel". Chaque pièce devient une espace à vivre à  part entière, à usages multiples où l'on peut faire différentes activités :  lire, dormir, manger, travailler, se divertir... La modularité devient donc une  notion essentielle. L'habitat modulable non figé, proposant des pans ouverts,  des cloisons amovibles et pouvant s'adapter à l'évolution de la famille est une  aspiration forte.
  La  demande de Monsieur Lorin fut l’occasion de créer un habitat flexible,  modulable, à l’image d’une famille, de ses fonctionnements et de ses habitudes  - Un espace qui évolue avec la vie et l’humeur de ses occupants.
Un espace créatif et personnalisé
Toutes les études le prouvent : les  français attachent une importance croissante à leur lieu de vie. 
  La tendance à la personnalisation que l'on retrouve dans les biens  de consommation s'affirme de plus en plus dans le secteur de la décoration et  de l’ameublement. Elle se traduit par une intervention croissante du client  dans le processus d'élaboration de son habitat. L’apparition de nombreuses émissions  télévisées sur le sujet et l’émergence de boutiques dédiées à la décoration à  des prix accessibles du grand public démontrent cet engouement.
  Le  niveau de vie baisse, les gens sortent donc moins et voyagent peu : ils doivent  d’autant plus être bien chez eux. Nous sommes dans « l’ère du  cocooning ».
  Edward  Morgan Forster, romancier et nouvelliste britannique, fut le premier à parler de  « cocooning » dans ses ouvrages. Il décrit une humanité où chaque  individu vit cloîtré chez lui, peu désireux de contacts humains directs ou de  voyages et qui ne communique que par le biais d'appareils électroniques.  Précurseur, puisqu’il écrit ses nouvelles dans les années 1940, il ne s’était  trompé qu’à moitié, car les gens continuent de sortir et ont toujours une vie  sociale, mais il avait fort bien anticipé cette attitude casanière que l’on  constate aujourd’hui.
  J’ai tenté dans l'appartement de Monsieur  Lorin d'allier l'idée d'un cocon protégé et d’ouverture. C'est pourquoi on  trouve un meuble créé sur mesure: le coin lecture mobile, qui avec ses sièges  incorporés, donne l'impression d'une capsule dans laquelle on s'installe. On retrouve  dans le « coin lecture mobile » cette idée de cocon, de retour à la  rassurante position fœtale.
Pour aller plus loin, on peut imaginer une demeure qui aide ses occupants à atteindre leurs objectifs: maigrir, manger sainement, étudier, faire de l’exercice...